Mon Paris...

P'tit bout d'amour,
Sirop d'ma rue,
Mon coeur est gourd,
Quand j'te vis plus.

lundi 19 octobre 2015

L'arbre à mots

Une oeuvre d'Annick SAMAUROW, Collection personnelle





Choisir des lettres à ordonner,
Dans un sens, puis, en sens inverse :
Peut-être que vous obtiendrez
Une pluie d’amour en averse.

A moins que vous ne préfériez,
En la corne de l’abondance 
En jeter plus pour y créer
Encore meilleure assonance.

Mais vous pourriez tout aussi bien,
Planter en l’humus du savoir,
Des semis de déliés et pleins
Dont l’espoir soit seul arrosoir.

A y regarder vous pourriez
Voir germer l’homme aux mille branches,
Dont les fleurs seraient mot choyés
Au sein desquels le coeur s’épanche.

Ils pourraient se fondre en racines,
Joignant le creuset de la terre, 
Pour offrir aux êtres comptines,
Irisant les plus doux parterres.

Au choeur des symphonies de mots, 
Des coeurs joints en folle prière,
Le monde deviendrait écho,
De bonheur en mille clairières,

Pour que maux ne soient plus que mots.



liedich le vingt-cinquième de septembre 2015,

jeudi 6 août 2015

Ombre de Toi,


A Fanfan, Florence, Noëlle,
A qui sait aimer,
A la vie qui se meurt.



Quand mon verbe mourra de ta cruelle absence, 
Quand se sera ridée la soie de mon enfance, 
Les yeux levés au ciel, je replierai mes ailes 
Et le cœur chaviré, te dessinerai, Celle : 
  
Qui est parfum de pluie, 
Qui est cristal d’envie, 
Dont tant j’admire l’âme, 
Qui me fut belle Dame, 
En chaque de mes nuits, 
Dont même l’OMBRE luit. 
  
Quand mon verbe mourra 
De l’absence de Toi. 

  

  

liedich




Extrait de Vrac de Vie en vrac... 2015



jeudi 26 février 2015

A mon Ami François,



Pour Jolie Fleur,
François, j'ai peur... 



Pour quel demain ? 


Tu as les ongles ébène, l’effluve moisissure, 
Ton visage ridé n’est plus qu’une écorchure, 
Ton habit délavé te fait épouvantail
Et tes yeux n’offrent plus qu’un éclat soupirail,


Ta lèvre a disparu sous la gerce en broussaille, 
Tes cheveux sont poisseux, ta peau n’est que grisaille,
Seul le sang desséché colore le tableau 
D’un homme dont dès lors s’est éteint le flambeau.
     

Parfois monte ta voix qui vomit des poèmes, 
Tu rêves et tu chéris malgré tes mots blasphèmes,
Je vois même couler sur ta joue crevassée
Une larme diamant aux facettes brisées.


Puis ton regard se fixe à l’horizon mystère,
Tu pleures un chapelet de verbes et de prières,   
Tes mains se font contour d’une geste d’amour, 
Une arabesque ultime en ton coeur troubadour.


Le froid givre ta peau, à peine tu grelottes,   
Tes longs doigts entaillés sur le pavé tremblotent,
Puis l’azur de tes yeux lance un éclair de vie,
Tandis que ton corps glace en pétale meurtri.


À bientôt mon Ami.


liedich le  vingt cinquième de février 2015,

vendredi 30 janvier 2015

Saillie "Ecce homo"


" Tout homme peut aisément, par la pensée, orner le réel et imaginer l’impossible. Mais certains possèdent à un tel degré cette faculté de métamorphose que pour eux le monde imaginaire est aussi vivant et beaucoup plus précieux que le monde sensible. Ce sont les artistes ". (Pierre Louÿs, Pour bien comprendre Aphrodite)
1870-1925

Sur une image, 

Saillie «Ecce homo», 


Fatras de corps insanes en offrande perverse,
Qui crache le fèces putride qui s’ « averse »,
Vaguant la purulence en un ru de misère, 
Où sombrent les harpies qui embrasent l’enfer. 

Corolles écartelées qui gerbent de fornique,
Seins gonflés de ce mal qui n’est que pus biblique,
Baisers tisons magmas, laves d’ultimes feux,
Qui irisent d’éclairs les brassages pouilleux. 

Aux croupes enhardies dansent les lourds phallus,
Qui suintent leur ordure en giclées détritus, 
Veinant la vile ride des impurs corps violés,

Qui flétrissent, soieries mille fois déchirées.
Les galbes vultueux jonchent le caniveau
Où l’humain se complait au nom d’ "Ecce pourceau". 


liedich, le vingt-neuvième de janvier 2015, ev