Bruxelles, Laermans / L’ivrogne
Une vie,
Jeune et ivre d’espoir au bras de sa très Belle,
Il croqua dans la vie avec une ardeur telle,
Que courant de guinguette au plus sale bistrot,
Il se mit, pour le fuir, à boire à son goulot.
Ses amis de débâcle firent tinter sa vie,
Et d’un soir au suivant, il se noya en lie :
Tandis qu’à la maison, esquisse de demain,
S’éteignit le foyer au refrain sans entrain.
Les jours se raccourcirent et embué d’alcool
Il ne sourit lors plus que face contre sol ;
Ses amis le lâchèrent quand il n’eût plus crédit
Et sa vie de pochard sombra en discrédit.
Là, tout près des poubelles, il y avait un banc,
Où titubant le soir, il tombait sur le flanc
Et vomissait, rotant, une dernière gerbe
Du vin qui le tua, malgré qu’il soit en herbe.
Là, sur le trottoir glauque, il y avait un homme,
Ivre de son non vivre et qui n’eût second tome.
Déclin de son printemps qui le mena au ciel
Dont les anges, ici-bas, restèrent plein de fiel.
Déclin de son printemps,
Il avait trente cinq ans,
Moi, j’étais son enfant.
Le vingt troisième de mars 2013, ev