Mon Paris...

P'tit bout d'amour,
Sirop d'ma rue,
Mon coeur est gourd,
Quand j'te vis plus.

samedi 9 février 2013

Titi Paris, ben oui...

Le Ventre de Paris selon Emile Zola


A mon Grand-Père, 
A ma ville natale que je n'aime plus,
A ce demain que je ne veux pas vivre...



Ceci peut sembler un peu dur à lire avec l'accent mais il suffit de manger pas mal de E...
Et tu vois, Copain, presque parfait pour le nombre de pieds... (dac o dac : presque !)



Just’ des jours où qu’tu sais, d’autres que tu te demandes,
Certains où qu’t’es heureux, d’autres que tu t’réprimandes, 
Où qu’bouge ton carafon jusqu’à c’qu’il t’crie : j’éclate,
Qu’tu finisses par te dire : me v’là d’humeur soldate....

Toi, t’as connu les Halles, les wagonnets d’bidoche,
Le parfum de ces Forts*, enfants de not’Gavroche, 
L'église Sainte Eustache, même si Dieu tu t’en bats,
Mais où qu'çà sentait bon le parfum des abats.

Toi, t’as vécu l’Saint Ouen, son square et le ciné***,
Le pont d’la rivière Kwaï, ta frangine qu’a pleuré, 
Les bistrots de ton vieux, parti d’un délirium, 
Qu’a fait de ta jeun’vie un vrai capharnaüm...

Pi t’as connu les puces, cavern' d’Ali Baba, 
Où mêm' sans trop d'oseille, tu t’habillais gala,
Le Red Star, footballeux.. et la fanfare tambour, 
Où c’est qu’voulait qu'tu joues, ton parrain troubadour.

Pis, tu as du t’enfuir et la France arpenter,  
Où c’est que ta Maman, elle s’faisait plus cogner ; 
Aujourd’hui qu’tes q’un vieux, tu t’dis merde, tout çà, 
Çà valait pas d’ce jour l’infâme tralala.

Tu r’grettes d’être en train d’perdre cte’nationalité,
Qu’ces veul' politicards ils ne savent que brader, 
Et tu t’dis que la Franc’e, ben elle n’existe plus, 
Et çà t’fait vulgair'ment, vraiment très mal au cul. 

T’as pas la bonne répons' face à cet abandon, 
T’as pas vraiment envie de cette abdication ;
La France elle est à Nous, ben non, faut pas toucher, 
Alors M’sieursDames du monde, va falloir respecter.

Nous on gueul' pas trop fort mais il faudrait pas croire,
Qu’not nationalité c’est juste un accessoire ; 
S’il faut reprendre les armes, sûr qu’on saura tirer, 
« Petibonum »** on l’a pris, alors, ailleurs, vaquez.     
  
Titi Paris, ben voui ! 
Titi qu’il est mimi...

liedich

  • Fort : nom donné aux hommes qui poussaient les wagonnets de viande et autre aux Halles... Mon grand-père en était un.
  • Petibonum : camp romain entourant les Gaulois (Astérix)
  • Le ciné de Saint-Ouen, c 'était L'Alhambra (avec funambules en première partie...). "LA" sortie !

 Le 3 février 2013, ev

21 commentaires:

  1. Bonsoir Liedich,

    Toute une époque. Ça sentait la sueur et la fumée. Les hommes étaient des vrais et le ventre de Paris vivait au rythme de son marché.

    Aujourd'hui, Paris semble avoir perdu son âme au profit du Dieu argent. Fort heureusement, comme tu l'écris, il reste encore des coins retranchés loin des touristes qui résistent à l'envahisseur. Pour moi, le vrai Paris est là et c'est celui là que j'aime.

    Bonne soirée.... souvenirs,
    Amitiés.

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  2. Bonjour. Je me demande pourtant combien de temps avec la politique menée par le maire en place et celle menée par l'équipe de bras cassés qui est celle du pays.
    Bonne journée. Merci.

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  3. Que voilà un poème qui me "botte" car c'est ce Paris là que j'aime!
    Malheureusement elle, la belle ville de Paris , celle de Gavroche se vide de son âme car les vrais parisiens ont les a mis dehors,(à gauche comme à droite) ces petits, on les a refoulés dans la banlieue laissant la capitale aux mains des "bobos" de la place des Vosges.
    Mais je ne peux m'empêcher d'aller la voir et la revoir et je m'attarde surtout dans les quartiers de Belleville, Ménilmontant, là où il y a encore un esprit "village" dans certains quartiers, et là, où l'on peut encore baguenauder le nez au vent.
    "Si j'suis tombé par terre, c'est la faute à Voltaire
    Le nez dans le ruisseau , c'est la faute à Rousseau "(V.Hugo)
    Merci, je reviendrai te lire car ça sent bon les p'tits parigots !

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  4. Je me demande si c'est l'âge qui fait qu'on a du mal à s'adapter au changement, moi aussi je critique et ma petite-fille me dit que j'ai tort. Quand j'étais jeune nos ainés avaient la nostalgie de leur jeunesse, et pourtant nous on se trouvait bien. J'espère que l'avenir ne sera pas aussi médiocre que ce que l'on voit se dessiner.

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  5. bonjour
    je ne connait pas bien Paris passages éclairs toujours
    et pourtant un jour j y suis née mais si vite rappatriée dans mon pays breiz loll
    les halles d e PARIS un quartier surement pittoresque
    je spére comme tu le dit qu il en reste des petits endroits encore ( vraiment parisiens )
    bonne journée pour toi
    kénavo

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  6. C'est bon de retrouver chez toi le style et le talent que j'aime !
    Bisous mon poète et ce pays nous l'aimons toujours n'est-ce pas, malgré l'état dans lequel des salops l'ont mis !
    Bisous

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  7. Tu as campé magnifiquement ce Titi...
    Mais crois-tu vraiment qu'il saura encore descendre dans la rue ?

    Merci pour ce poème, passe une douce soirée.

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  8. Je ne connais Paris que par ses films et quelques visites mais il me semble qu'il a perdu son âme , comme notre pays!
    Où sont passés les "titis" parisiens ?
    Même l'accent a disparu! Alors pas de regrets!
    J'adore ton poème qui dit la nostalgie d'un temps dur mais qui reste dans l'âme . , a prestu

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  9. La nostalgie te va bien mon poète, même si tu fais semblant de ne plus la ressentir !
    A nouveau,je ne reçois plus les newsletter, mais c'est pas grave, j'sais toujours où t'trouver
    Bisous à toi

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  10. Bonsoir,
    A qui vint me visiter sur ce texte et laisser ses mots, je voudrais dire un grand merci de ne m'avoir jugé ni déformé ma pensée.
    Il n'y avait que de la nostalgie d'un passé que nous les Vieux faisons souvent l'erreur de croire comme le cristal, fragile comme le sait être le seul coeur.
    Que votre soirée soit douce.
    liedich.

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  11. Ce Paris que tu as connu, tu le fais vivre pour nous dans tes mots et entre les lignes, avec ce talent que nous aimons. C'est dur, c'est fort, une déchirure...
    Pour ce qui est des pieds, tu sais, le compte y est. Dans certains cas, les pieds ne se comptent pas avec la tête, mais avec le coeur.
    Nos amitiés à Vous deux
    Alain

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  12. Quand je revis ce trou des halles il y a ..... et que je le vois aujourd'hui, et bien je ne peux pas c'est tout. Heureusement qu'il y a encore quelques merveilles dans cette ville qui sont protégées ! Pour combien de temps ? je ne sais si tu connais Paris mais Carnavalet, La Montagne Ste Geneviève, les ateliers mouffetard !!!! aie aie aie ! A s'asseoir par terre avec un kil de rouge et écrire jusque la nuit. Merci.

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  13. Tu me fais penser au roman de Zola le ventre de Paris qui nous a bien fait vivre ce paris ouvrier du 19 ème siècle. J'ai lu tous les Rougon Macquard. J'aime encore PARIS, juste pour me promener. Je n'aimerais pas y vivre. Puissions nous pas revenir aux temps de Zola? J'ai aimé ton poème.

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    1. Revenir à ZOLA, je ne sais pas. Mais préserver nos beautés, alors là, oui. Merci Jolie Fleur.

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  14. Je ne connais pas Paris, ni l'ancien ni le nouveau, je n'y ai que peu mis les pieds.Je n'ai pas reçu de news-letter depuis un bon bout de temps alors je me suis réinscrite. Bonne journée

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  15. J'aime ton nouveau blog , Liedich,et sa page d'accueil: il te ressemble ! Quant à ton poème Titi Paris, je suis heureuse de retrouver le poète dont j'ai fait la connaissance "rue des Rosiers". Je comprends que tu n'aimes plus Paris; j'y retourne rarement, il y a trop de fric et trop de touristes et les vrais parisiens sont presque tous partis.Certains y ont laissé leur âme dans des petites rues modestes, et la Seine coule toujours nouvelle et toujours la même sous de très vieux ponts.On peut rêver si on arrive à trouver un petit coin sympa !!Je te souhaite un bon weekend en Provence, là où beaucoup de parisiens ont attéri ! bises
    Blanche

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    1. Anonyme, vous avez dit anonyme ! Merci pour vos mots ANONYME. Que la soirée vous soit douce.

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  16. La France bradée, la famille détournée, Paris occupé... tiens, ça me rappelle quelque chose... Que penseraient mes parents aujourd'hui ?
    Merci pour tes passages amicaux ç
    Bone soirée

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  17. Quelle France ! Je ne puis rien dire d 'autre. Douceur du soir.

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  18. Bonjour Liedich
    Une belle époque révolue et ce qui se passe à Paris se passe bien entendu dans toute la France. J'ai adoré le poème, d'un style tout à fait parisien effectivement.
    Je suis arrivé dans ton univers par le biais de La Marguerite du Possible de Quichottine et j'ai particulièrement apprécié ton texte et je tenais à te le faire savoir.
    Bien amicalement
    Le Noctamplume

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  19. Bonjour, votre propos est fort aimable Madame ou Monsieur. J'ai en plus le plaisir d'écrire à quelqu'un qui a partagé une bonne action. Que la journée vous soit douce. liedich.

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