Mon Paris...

P'tit bout d'amour,
Sirop d'ma rue,
Mon coeur est gourd,
Quand j'te vis plus.

samedi 17 février 2018

Pagne et panier !






n     L’amour est dans le pré     k


E Elle a un pagne et un panier,
Pour y pouvoir ranger son pagne,
Quand montent mains à son panier,
Et s’aventurent sous son pagne. 


A Alors, là, posant son panier,  
Rejetant à terre son pagne,
Elle offre de ses fruits, panier,
Qui ont bon goût de la campagne.


A Amant, il butine panier,
Couché, la tête sur le pagne.
Il jouit du succulent panier, 
Ainsi en est-il en campagne…


S Sur son panier était un pagne, 
Bien joli pagne et doux panier...
En campagne, on trouve compagne,
Dont le pagne a fleur au panier…


S Si vous croisez la Douce au pagne, 
Et qu’elle vous offre panier, 
Des plus beaux fruits de la campagne,
Surtout, emplissez son panier.





C C’est succulent, à n’en pas nier !



w




vendredi 29 décembre 2017

A l'auberge de vie,

Une ruelle sombre à Honfleur




Le hanap d’hypocras pour déjouer le diable, 
La ribaude honorée, là, à même la table, 
La rimaille en canon contre le vil bourgeois,
Le blasphème en un choeur pour vomir toute foi.


C’est à la «Truie qui pisse», gargote des sans âmes,  
Que rêvent les pucelles qui se voudraient Dames,
Que les enfants crasseux, morve sèche aux naseaux, 
Volent la moindre miette ou lèchent les couteaux.


C’est au relent du pauvre en une nuit brumeuse, 
Que s’échangent les rots et les desseins de gueuses, 
Que les rires chantoient pour ne pas en pleurer,
De cette garce vie aux seuls relents fumier. 


Dehors sur le pavé poisseux comme un demain,
Un moribond se chauffe à la glace sans  tain :     
Sa  bouche rend un sang noir comme l’avenir
Et un filet de mort noie son dernier désir. 


La lune, en un sourire, offre son fier croissant, 
Là, se pressent des gueux, claudiquant, vomissant, 
La nuit est là, manteau, là des couplent forniquent,  
Pour affronter le jour qui ne sera que trique. 


Où es-tu Créateur de ce monde pourri ?
Dis-moi, comment fais-tu pour de çà faire fi ?
Mais tu ne réponds pas, alors, d’un coup de dague, 

Je m’offre le final à ton odieuse blague.


liedich


jeudi 30 novembre 2017

Fiasque saturnienne*,

Souvenir du sixième de mars 2013,



Le Coin de Table de Henri Fantin-Latour, 1872
Paul Verlaine et Arthur Rimbaud, en bas et à gauche du tableau,
Musée d’ORSAY, Paris.



Mars 2013
Boulevard Saint-Germain, Paris
Exposition PAUL VERLAINE



Fiasque saturnienne*,



L’élixir de la mort « opiume » la nuit noire,
Et j’offre ma carcasse à ce doux exutoire,
Tandis que du flacon coule un filtre maudit
Qui embue ma douleur, et vague mon esprit.


« Fée verte** », qu’était douce sa liqueur ambroisie,
ô « Bleue** » j’aimais ses « reins, beaux »*** comme poésie,
Quand il m’offrait son corps jusqu’au dernier vomir,
Que coulait le nectar de nos mots et délires.


« Brouille**** », que son osmose était miroitement
Quand elle nous « ondait » en son embrasement.
Et que l’heure perlée était belle et fragile,
Cadençant chaque ciel de notre vie asile.


Le temps nous a ôté nos instants de jeunesse,
Et je fais le procès pour vol de notre liesse :
Désormais décharné et la couenne pourrie,
Déchiquetée, festin de la plus vile harpie.


L’élixir de la mort « opiume » ma nuit noire,
Et j’offre ma carcasse à ce doux exutoire.
Demain ne Nous sera, mais au fond de mes verres,
Se noient mes derniers vers, arrachés à ses serres.


Adieu ma pauvre vie.
J’ai tué mon ami.


 Propos prêtés à Paul Verlaine.




* « Poèmes saturniens » est le titre du premier recueil de poèmes de Paul Verlaine, 
publié en 1866 chez l'éditeur Alphonse Lamer.

** Autres noms donnés à l’absinthe.

*** Comprendre Rimbaud

**** Brouille : accessoire pour préparer l’absinthe et faire s’exhaler
les parfums des herbes grâce à l’eau.




vendredi 20 janvier 2017

Ce matin,







Ce matin, j’ai frissonné d’un allegretto, j’ai souri à un sentiment, j’ai longuement prêté l’oreille à une caresse, j’ai dessiné une arabesque, j’ai chanté le profond d’une source...

Mes yeux se sont clos. Mon sang est devenu de l’eau que nous avons échangée. Mes bras se sont tendus pour mieux t’enlacer à l’intérieur de toi même. Mon souffle s’est fait tempête en la jouissance de ta peau. 

Je t’ai souri.

Et la vie a continué de m’offrir la sérénité de ce qu’ils appellent : l’âge.

Aujourd’hui qui n’existe pas, l’on m’en a dénombré 66.

66, de ces années qu’ils se plaisent à compter avec tristesse, regrettant celles qui sont passées, craignant celles qui ne viendront peut-être pas et oubliant que l’instant présent est le seul bouquet de parfum dans lequel il faut savoir vivre l’évanescence.

66 de ces années, inventées pour mieux faire fuir les hommes, faner les Femmes et ternir la virginité des enfants.

66 de ces années, crées pour asservir.

Alors, je vous dis, là, ici et maintenant : posez votre coeur. 

Oubliez, au long d’un sourire, que la seule chose qu’il convient de laisser couler est une larme d’amour, car lui seul est la réalité qui fait battre votre coeur. 

Puisse votre regard se fondre avec l’horizon, car lui seul vous offrira l’epsilon qui vous sera quintessence.     

Puisse votre palais s’enflammer de mille baisers ardents.

Puissent vos sens résonner d’un long concerto pour sourire, choeur de coeurs, et orchestre de plénitude.

Puissent vos mots n’être que pétales.

Puisse votre vie n’être que bruissement du vent de joie dans les ramures de vos plaisirs.

Non, je n’ai pas 66 ans. 

Un seul printemps peut-être. Celui que m’a offert Maman, assise là, près de moi.
Celui que, Toi de moi, tu sais faire refleurir à chaque lever du soleil.

À vous qui êtes passés par là, je ne puis qu’offrir le glissement de l’archet sur le violon douceur de votre vie.


Merci à Vous d’exister. Michel.

dimanche 3 avril 2016

Quand ta main n'est que lyre,

Photo Snapchat _ Collection personnelle, liedich


«Pauvre mec mon pauvre Pierrot 
Vois la lune qui te cafarde 
Cette Américaine moucharde 
Quґils ont vidée de ton pipeau»...
Léo Ferré, Le chien...



Quand ta main n’est que lyre,


J’ai grandi en ton sein et m’ont poussé des ailes, 
Moi qui vivais ton corps comme escouades frêles : 
J’ai béni le matin qui dormit de mon nu, 
M’offrant mille caresses tel un suave ru.

L’onde m’a surpassé et de ses douces vagues,
J’ai aimé le ressac et l’écumeuse dague,
Qui mon être fendit, comme une plage offerte,
Où je jouis de ton corps en sa folie experte

Mon être en ta semence a vécu un printemps,
Et je n’aurai de vie dès lors qu’en contretemps,
Tant le besoin de Toi ne m’est plus que désir

De vivre, jour à jour, de ton seul élixir.
Je suis un pauvre mec, l’on dit «pauvre Pierrot», 
Mais je n’ai symphonie qu’au son de ton «pipeau». 



liedich le deuxième d’avril 2016, ev